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Relever la tête

Il ne s'agit pas seulement de vaincre sa peur. Et il ne s'agit pas seulement de le faire pour tou·te·s les artistes qui nous attendent, tous les musées qui nous espèrent, toutes les salles qui dépendent de notre présence. Il s'agit, aussi, de le faire pour nous : nous en tant qu'humanité ayant besoin de respirations, de réflexions, de pensées, de découvertes, d'imaginaires, de désirs.


Aller au théâtre, rencontrer des œuvres, voir des concerts n'est pas un acte souhaitable : c'est un acte indispensable. Indispensable à la formation d'idées nouvelles, à la compréhension de l'Autre, à l'exploration de nos émotions, au partage de nos convictions.


Je ne sais pas si nous finirons par nous habituer au masque, à tendre sans regret le coude plutôt que la joue ni à nous regarder dans les yeux sans nous demander ce qui se cache en dessous. Mais je sais, en revanche, que nous ne devons en aucun cas nous habituer à un monde qui nous ferait croire que nous sommes protégé·es chez soi, et en danger dehors.


Retournons là où le monde se rêve. Là où les certitudes se bousculent. Là où les esprits se débrident. Car c'est là, au cœur de la culture et nulle part ailleurs, que nos lendemains pourront éclore. Sortons masqué·es, éloigné·es, distancié·e·s, mais sortons pour continuer d'imaginer, d'espérer, d'oser ; pour continuer d'être vivants, et d'être ensemble.


L'Autruche, Maurizio Cattelan

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