Création libre // texte et image. Association de photos prises durant des promenades-errances dans Paris et un poème parlant d'un adieu.
Je me souviens de ce jour-là. Il fait froid, c'est l'été pourtant. Je pleure, tu ne dis rien. Tu n'as jamais rien dit. Tu me manques encore, il faut partir pourtant. Midi, les cloches sonnent, je n'ai pas faim. Demain peut-être. J'entends partir le train, et moi seule ici. Va-t'en. Laisse-moi donc pleurer, c'est ce qu'il me reste, la pluie et mon chagrin, presque amoureux
Je dis je t'aime comme on dirait tant pis, les mots coulent de mes lèvres et il ne reste qu'un bémol daté, Je dis je t'aime comme on dirait tant pis, l'amour est mort et je m'ennuie. Je me réveille et dans mon lit froissé, pense à lui encore, au loin l'écume des jours, le parfum de l'été, les fleurs amourachées, nos baisers, l'ombre d'un mythe et puis le vent qui efface, et puis le vent qui emporte, et puis le vent qui oublie.
Le ciel est blanc, tu es loin, hier encore m'aimais-tu ? La foule grandit, diabolo et whisky, parle du temps qu'il ne fait pas, du monde qui ne va pas, de lui, d'elle, de tout, je m’enfuis. Le paysage file et se défile, un bas nylon comme soupçon, la vitesse qui sabre et la peur qui enlace, l’espoir s'éloigne.
Silence radio, je t'attends, tu ne viens pas, tu m'appelles, je ne réponds pas, deux idiots au cœur brisé. La vie l'un sans l'autre a des airs de putain. Je suis triste, encore triste, toujours triste, avant toi, après toi, toujours. Suçon indélébile. Qu'importe les saisons, qu'importe les ravages, j'avance sans regarder, sans m’arrêter, mais au bout du monde… seras-tu là ?